• La technique Pomodoro, qu’esT-ce que c’est ?

    Tous les mois, ma petite communauté et moi nous réunissons sur Discord pour travailler ensemble. Le but : rédiger nos manuscrits à l’aide de la technique Pomodoro.

    Mais qu’est-ce donc que cette bête-là ? Une nouvelle méthode d’écriture ?

    Que nenni ! La technique Pomodoro a été inventée dans les années 80 par le futur entrepreneur Francesco Cirillo, alors qu’il était étudiant en informatique.

    Le principe est simple : gagner en efficacité en découpant son temps de travail en quatre plages courtes de 20 minutes, entrecoupées de pauses de 5 minutes, avant de s’accorder une pause plus longue d’un quart d’heure, puis de recommencer. En ces temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, les téléphones possédaient encore des cadrans et il était compliqué d’y installer des applications dédiées ; notre homme se rabattit donc sur son minuteur de cuisine, en forme de tomate, pomodoro en italien.

    La technique Pomodoro, pourquoi ça fonctionne ?

    Pour rappel, le principe c’est :

    • 20 minutes de travail ;
    • 5 minutes de pause ;
    • 20 minutes de travail ;
    • 5 minutes de pause ;
    • 20 minutes de travail ;
    • 5 minutes de pause ;
    • 20 minutes de travail ;
    • 15 minutes de pause ;
    • et on recommence.

    L’idée derrière ce découpage est la suivante : 20 minutes sont une durée suffisamment courte pour se motiver et rester concentré, mais assez longue pour avancer. Ses effets sont particulièrement remarquables sur les procrastinateurs (qui ont du mal à débuter une tâche) et les personnes atteintes de troubles de l’attention (qui peuvent passer 2h, sans même s’en rendre compte, sur une activité de 20 minutes.)

    Attention cependant : la technique ne fonctionne que si l’on se montre rigoureux ! Le téléphone sonne pendant une plage de travail ? Cet appel attendra ! Vous êtes tenté d’e répondre aux mails de clients durant la pause ? Non, c’est une P.A.U.S.E. ! Allez faire pipi, prenez une tasse de thé, faites des étirements, mais lâchez ce clavier ! Et, si vous devez réaliser des petits travaux de moins de 20 minutes, regroupez-les sur une plage de travail (c’est le moment de rappeler le collègue qui vous a dérangé et de répondre au client sus-cité) !

    Peut-on adapter la méthode ?

    Comme je le disais, la rigueur est de mise. Cependant, il est possible de bidouiller : certains préfèrent aménager des plages de travail de 25 ou 30 minutes, s’accorder des pauses de 10 minutes… d’autres, et j’en fais partie, ne cessent pas systématiquement leur tâche quand le minuteur sonne. Dans les métiers créatifs, il faut parfois être capable de profiter du « flux » d’inspiration lorsqu’il s’installe ! Les procrastinateurs parmi nous savent aussi, je l’ai évoqué, que le plus dur n’est généralement pas d’effectuer la tâche mais de s’y mettre ; il peut donc être judicieux de la poursuivre une fois que l’on est lancé.

    Cependant, je ne saurai trop vous conseiller, au début, de respecter la technique exacte, le temps de vous y habituer, de la maîtriser, et d’en tirer des conclusions pertinentes quant à son adéquation à votre situation.

    Et ça fonctionne toujours ?

    Non. Il n’existe aucune méthode de travail miracle, adaptée à tous les cerveaux et toutes les conditions. Même si la technique Pomodoro s’avère remarquablement polyvalente, elle n’est pas une formule magique, et j’ai pu constater ses limites, notamment :

    • Pour des tâches qui nécessitent de « papillonner ». J’ai évoqué le fameux « flux » mais, plus globalement, les activités de création et de recherche s’accommodent parfois mal d’horaires de travail stricts. Qu’il s’agisse de rêvasser, de s’inspirer ou de brainstormer, il est parfois nécessaire d’accepter le joli chaos de l’existence ;
    • Si vous avez tendance à ne pas savoir vous arrêter. La technique Pomodoro a été développée pour gagner en efficacité. Et ça fonctionne ! Lorsque je l’utilise, je termine en quelques heures des taches qui auraient pu me prendre une journée entière ! C’est satisfaisant mais… fatigant. Or, si vous décidez de combler ce temps libre avec le travail du lendemain, puis celui du surlendemain, puis celui de la semaine prochaine… vous allez finir sur les rotules ! Les to do list étant infinies, je conseille de réserver cette méthode à certaines taches ou, si vous avez la chance de choisir vos horaires, de profiter du temps gagné pour aller faire une promenade, regarder des séries ou confectionner de bons gâteaux !

    Alors, prêts à nous rejoindre sur Discord ?

  • À tous les sages flamboyants

    Il y a quelques semaines, j’avais prévu d’animer de nouveau sur ce site. J’aurais commencé par un article intitulé « Comment je n’ai pas fait un burn out », pour raconter mon épuisement professionnel et la manière dont je m’en suis sortie, et inaugurer une série de billets sur l’écriture, avec parution régulière, comme une vraie bloggeuse des années 2000, mais en 2020, parce que j’ai un petit côté hipster.
    Et puis, il s’est passé, dans le monde, des trucs qui auraient paré ce retour en force d’un timing douteux.

    Mais j’ai tout de même envie de ressusciter ce blog, et vais donc vous parler de Face au Dragon.

    Face au Dragon, c’est mon troisième roman, paru aux éditions Projets Sillex. Les éditions Projets Sillex, c’est un nouveau concept éditorial destiné à mieux rémunérer les auteurs (minimum 30% des ventes au lieu des 5 à 12% habituels), en passant notamment par une campagne de préachats. Et une campagne de préachat, c’est du crowdfunding.
    Autant vous dire que j’avançais avec circonspection. Même si, de plus en plus, j’explore les potentialités des modes de publication alternatifs, la principale raison pour laquelle j’apprécie l’édition traditionnelle est PRÉCISÉMENT le fait de ne jamais, JAMAIS, JAMAIS m’emmerder avec la promo.

    Or, Face au Dragon avait intéressé des éditeurs traditionnels.

    Alors pourquoi ?

    Aparté historique (ouais, carrément) :
    En 2015, un copain me propose de faire avec lui le NaNoWriMo (NaNo pour les intimes ; un défi littéraire annuel consistant à écrire 50000 mots en un mois). À l’époque, le NaNo, je ne voulais pas en entendre parler. Et puis, j’avais plein de boulot. Mais, comme je suis une super copine, j’ai répondu : « Mpffmouichebond’accord, mais je te préviens, AU MOINDRE IMPONDÉRABLE JE LÂCHE L’AFFAIRE ». J’avais une vague idée de début de roman jeunesse (Un chevalier en armure qui, chaque jour, grimpe sur une falaise, et attend, épée en main, un dragon qui ne vient jamais), une molle envie de me frotter au young adult et pas de pression. Petit à petit, l’inspiration est venue, et avec elle la motivation. Petit à petit, s’est dessiné un objectif : écrire le roman qui, lorsque j’étais adolescente, puis jeune femme, m’avait manqué.
    Écrire l’histoire de celui ou celle qui, dans la littérature populaire, est toujours un sidekick : le sage. Celui ou celle qui prend du recul quand les autres paniquent, que ses sentiments inspirent au lieu de lui faire perdre toute mesure, qui réconcilie sans confondre diplomatie et mollesse, qui a de l’intelligence, du caractère, de l’empathie, des tas de défauts, aussi, mais une vraie, belle personnalité, et dont les actions ne servent pourtant traditionnellement qu’à faire grandir un héros gentillet, pas trop malin afin de ne menacer personne, et assez creux pour que tout le monde puisse s’y reconnaître. (Aparté dans l’aparté : je rêve que des auteurs fassent la même chose avec les autres sidekicks : le « fort », le « rigolo »… ces gens sont tellement, TELLEMENT intéressants et humains !)
    Et c’est ainsi qu’est né Face au Dragon.
    (Pour ceux que le suspense rendait dingues : oui, mon pote a fini à cette occasion son premier roman, encore félicitations à lui.)

    Après bien des développements et des réécritures, je me trouvai donc en possession d’un roman et d’éditeurs intéressés. Intéressés… mais « pas comme ça ». Pas si intello, pas si mature, pas si diplomate… pas si introspectif, c’est du young adult, que diable ! Face au Dragon avait de l’action, des sentiments forts, des thématiques qui plaisaient, mais sa narration ne collait pas.
    On m’a donné d’excellents conseils. Tellement excellents que j’ai hésité à réécrire le manuscrit. Mais, lorsque j’ai confronté cette envie à la réalité, un problème est survenu : ce n’était plus le livre que je voulais faire. Ce n’était plus le livre qui m’avait manqué.

    Écrire un livre « avant tout pour soi » n’est pas toujours une bonne idée, car c’est prendre le risque de produire des œuvres égotiques, et de l’égotisme à l’égoïsme, il n’y a qu’un pas. Mais je savais que je n’étais pas seule. Je savais que d’autres gens ne s’étaient jamais reconnus dans un héros, que d’autres gens voulaient de ces personnages capables de se regarder sans complaisance, que d’autres gens en avaient assez que l’intelligence, quand elle était enfin mise en avant, ne soit représentée que par des protagonistes aussi cons que les autres mais qui lisent des bouquins. Peut-être ces laissés pour compte des récits populaires constituaient-ils une niche, mais cette niche méritait qu’on lui parle. Plus : elle méritait qu’on dévoile son existence à l’ENSEMBLE DES LECTEURS.
    Alors, j’ai gardé le cap.

    Et ce roman a suscité des réactions qu’aucun de mes livres n’avait jamais engendrées. Des adolescents m’ont avoué qu’ils avaient attendu longtemps une telle histoire, des adultes qu’ils avaient pleuré en pensant à leurs jeunes « eux », des parents m’ont remerciée pour leurs enfants… Et, tout aussi important : des gens qui ne se reconnaissaient pas dans mon héroïne l’ont aimée.

    Alors je voudrais de nouveau m’adresser à ma niche. Aux intellos, aux sapios, aux matures même à quinze piges :

    Vous méritez que l’on mette en avant la prodigieuse richesse de vos personnalités. Vous méritez que l’on exhibe votre flamboyance. Vous méritez que l’on montre à la Terre entière que vous existez, bordel, et que oui, c’est réaliste, que oui, il est possible de vivre comme vous le faites, et que c’est BEAU. Vous méritez, enfin, d’être les héros, et je continuerai à vous donner de la voix.

    Aujourd’hui, Face au Dragon , roman « peut-être de niche » publié par une petite maison d’édition alternative et militante de moins de deux ans d’existence, est nommé au prestigieux Prix Imaginales, et c’était une belle occasion de ressusciter ce blog. Aussi celle de remercier encore une fois Projets Sillex, ainsi que tous ceux qui l’ont soutenu, d’y avoir cru.

  • Versipelle tome 2 : Été (Bauthian, Ott, Akileos) – Portrait chinois

    Aujourd’hui sort aux éditions Akileos le second tome de mon dyptique de fantasy horrifique (ou, plus exactement, mon dyptique fantastique qui se passe au moyen-âge, mais ça sonne moins bien) Versipelle, avec Anne-Catherine Ott au dessin.

    Plutôt que de vous faire un résumé trouvable partout sur le Net, je vais inaugurer une nouvelle tradition avec une idée dénichée en ligne il y a si longtemps que je ne me souviens plus où : le portrait chinois de bouquin ! En espérant qu’il vous intrigue.

    Alors, si le tome 2 de Versipelle était…

    1. … un plat, il serait un steak tartare
    2. … un sort, il serait un exorcisme
    3. … un musicien X, accompagné par musicien Y, il serait Wojciech Kilar & Cho Young-Wuk
    4. … un motif, il serait
    5. … un mash-up de deux séries/films, il serait Les Vikings (avec Kirk Douglas)/Histoires de fantômes chinois
    6. … un moyen de communication, il serait la transmission orale
    7. … une saison, il serait, ben, l’été, du coup
    8. … une situation météorologique, il serait « quelques éclaircies »
    9. … un vêtement, il serait une peau de bête
    10. … un animal, il serait une coccinelle… Non, je déconne, un loup

    11. … un bruit, il serait des voix dans la tête
    12. … un outil, il serait une main
    13. … une citation, il serait “La justice, cette forme endimanchée de la vengeance.” – Stephen Hecquet
    14. … une maladie, il serait la schizophrénie
    15. … un péché capital, il serait l’envie
    16. … une vertu cardinale, il serait la justice
    17. … un bâtiment, il serait la Tour de Pise
    18. … une langue, il serait le vieux norois
    19. … une constellation, il serait la Boussole
    20. … un superpouvoir, il serait la métamorphose

    21. … un parfum, il serait celui des poils mouillés
    22. … un véhicule, il serait vingt phalanges, autant de métatarses, un tarse et un calcanéum en bon état
    23. … une arme, il serait des crocs
    24. … une boisson, il serait la bière
    25. … une danse, il serait une polska
    26. … un des cinq éléments fondamentaux, il serait la terre
    27. … une plante, il serait une jeune pousse
    28. … un type de coiffure, il serait des cheveux au vent
    29. … un sport, il serait la chasse au trésor
    30. … une ville, il serait Hedeby

  • Versipelle (Bauthian/Ott – Akileos) – La couleur

    Je suis en ce moment en train de (désespérément) essayer de terminer mon second roman dans l’univers des Rhéteurs avant la (rapide) deadline fournie par mon éditeur, ce qui explique la (nouvelle) absence d’articles sur ce site. Je reviendrai en novembre mais, avant cela, tenais à vous faire partager l’avancée du tome 2 de Versipelle.

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    Avec toujours la merveilleuse Anne-Catherine Ott (avec qui je devrais bientôt vous présenter d’autres beaux projets) aux dessins et couleurs, et les formidables (et patients) Akileos à l’édition !

    Un truc à dire ? C’est sur Facebook que ça se passe.